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massage thai à Thionville et alentour
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massage thai à Thionville et alentour
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14 août 2015

Quid des auteurs de ces messages/massages ? d'abord le vieux masseur...

 

DSC00610 wat pho massages

Comment je me suis retrouvé là-bas ?

Je m'appelle Germain Pluger, suis depuis 2005 en retrait de la vie professionnelle (formule ratiboisée en : retraité). Il y a plus de trente ans, j'ai découvert l'Asie en 1982, j'ai aimé, y suis retourné et ai visité différents pays. Puis les jours de liberté sont venus, ceux ou vous dites "cette fois je ne vais plus en vacances fatigantes, mais je vais prendre le temps, des semaines, des mois..."

L'Asie du sud-est a été mon terrain de découvertes, les îles Philippines (mon pays de coeur), Java et Bali, la Malaisie et Singapour, Laos, Vietnam ; dans un autre genre, la Chine, Hong Kong et Macau, qui sont d'autres horizons levantins encore différents. 

Et la Thailande ? première fois en 1982, à l'occasion d'un "stop over" de la Thai airways qui m'emmenait visiter de bons amis à Brisbane. J'étais alors accompagné de Jean-Marie Binet, qui a quitté la vie terrestre. Tant d'endroits et de situations, ici et là-bas, me font encore penser à lui et avec lui, et nous nous souviendrons toujours.

Nous avons passé une dizaine de jours à Bangkok, puis Chiang Mai et Pattaya. Ces villes sont des passages obligés pour les découvreurs de ce pays. Mais loin de représenter la diversité et le charme de ce grand pays, très divers du nord au sud. Si bien qu'en dix jours, les lieux communs visités ne nous avaient pas donné une image forte et attachante du pays, il y avait dans la balance notre séjour à venir en Australie qui a été sublime, et nous qui connaissions avant la Thailande, les îles tranquilles des Philippines, qui aimions l'ambiance calme de Java et Bali, quel choc, et choquant ! Bangkok polluée et trépidante, Chiang Mai certes agréable, mais peu de temps, et Pattaya la sulfureuse, entre les jet-skis à 20 mètres de la plage, les vendeurs de tout, qui se succèdent quand vous vous allongez sur le sable, et derrière vous la route avec un trafic ininterrompu de voitures bruyantes, camions et motos, plus derrière la rue, les bars à putes qui dès l'après-midi, l'un à côté de l'autre, lançaient une sono saturée et poussée à fond de mix disco-thai et de hits anglophones, à cette époque piratés sur bande minicassette, au son infect. Le voyage de découverte de la Thailande nous avait déçus. Il y avait tant d'autres endroits si agréables, ce pays nous as fait l'impression d'être déjà lancé dans la course au fric, au business, au tourisme bon marché intensif, avec le tout enrobé d'artifices.

J'y suis retourné en 2002. A ce moment, très impliqué professionnellement, j'avais besoin de souffler. J'ai pris deux semaines de repos,  et j'ai choisi la destination asiatique la plus commode, la moins chère, et me disant qu'il fallait, après tout ce temps, peut-être revoir cette Thailande

Pour résumer, la Thailande, revue par mes yeux de maintenant, je l'ai reconsidérée, surtout dès qu'on sort des schémas, des vues conventionnelles et des a-priori. C'est un beau et charmant pays qui mérite bien qu'on s'y attarde, qu'on y prenne du temps, qu'on se laisse prendre au rythme de la vie de tous les jours, ce qui le fait dès qu'on quitte les lieux communs touristiques.

Les massages

En Thailande, j'ai découvert les massages. D'abord à travers leur réputation, celle qu'on en fait vu d'Europe, les pignolades à la clé, les beaufs, clope et chope à la main, se mariant plus tard avec une masseuse qui a vieilli, etc. les clichés sont nombreux, les histoires existent, multipliées à l'envi grâce aujourd'hui à internet. Laissons cela, et voici quelques éléments peu connus chez nous.

On trouve des instituts de massage, salons et échoppes en tous genre, du plus luxueux au plus simple, et ce en très grand nombre. Un certain nombre d'endroits font supposer facilement que les massages ne sont que des prétextes à des prestations érotiques et sexuelles complémentaires. Suffit parfois de voir l'allure des masseuses devant la porte, le balcon avec mini garde-fou, et les shorts ras-le-moteur. La prostitution en Thailande est très présente dans la vie sociale, et fait partie de la vie courante. 90% de la prostitution concerne la population thailandaise. Une épouse enceinte ou malade accepterait que son mari aille voir une pute. Les hommes, souvent de bons machos, sont fiers d'afficher en plus de l'épouse officielle (la Mia Yai), une ou plusieurs maîtresses (les Mia noy) c'est même parfois un symbole de position sociale. Mais ayons la prudence de ne pas juger cela à l'aune de nos critères occidentaux souvent assez hypocrites, car leur approche de ces situations s'estime aussi au travers de leur compassion imprégnée de bouddhisme. Vaste sujet qui mériterait discussions. Le "plus vieux métier du monde", existe dans le monde entier ; chez nous il est emballé de bien d'hypocrisie et de morgue, sous le halo de nos vieilles lunes bien pensantes.

Le vrai thai massage traditionnel, j'en ai usé et bien usé, jusqu'à comprendre que cela me faisait beaucoup de bien. Rien de spectaculaire, mais juste un ressenti fort agréable et un état de bien-être. Et puis un plaisir, savoir que je vais au massage, que je saurai le recevoir, et en tirer quelque chose.

Je savais que quiconque peut se former aux massages. J'ai eu un premier enseignement, d'un thailandais qui l'enseignait dans le cadre de l'Université du sport à Chonburi, où j'habitais. Mais cette initiation ne m'a pas suffi pour pouvoir pratiquer efficacement. J'ai choisi alors d'aller vers la référence nationale qui est l'école du temple du Wat Po, reconnue par le Ministère de l'Education.

Mais il faut oublier nos habitudes à nous dès qu'on va là. Tout est dans l'ambiance thai, sympa, il n'y a pas de grandes structures ni de chichis et tralalas. On s'inscrit, on paye et on commence, le tout en anglais approximatif mais on se débrouille, avec des sourires partout. Vous devez apprendre d'abord le massage général thai, et ce pendant 30 heures de cours. Dès votre arrivée, un clip vidéo dans votre langue, pour vous raconter l'histoire du massage thai et ce qui va se passer. 

Puis vous passez dans une grande salle, des dizaines d'étudiants et de profs, des matelas futon au sol partout, on vous enseigne la première étape, et de suite vous la pratiquez, sous la surveillance des profs. Et la première journée, vous avez passé en revue les 5 étapes du "general thai body massage", et vous les exercez sur un étudiant comme vous, vous êtes aussi le cobaye des autres. Cela est expédié sans façon, sans cours théroriques, sans explications mystiques ou grandiloquentes ; vous avez un support écrit décrivant les 232 gestes de massage, dans un français parfois ambigu (j'ai dû tout reprendre et compléter pour ma compréhension) . Vous comprenez vite qu'il faut faire simple, rapide et juste, et ce pendant deux semaines. Résumé d'un prof : "ici c'est comme en cuisine ou on vous montre les ingrédients et la recette, après c'est vous qui devez fabriquer votre cuisine avec ce qu'on vous a indiqué et votre art de faire". Pas le temps de beaucoup réfléchir, et il n'y a pas d'autre façon de procéder qu'à travers leur pédagogie.

Vous prenez vos cours selon votre rythme, votre temps libre, cela peut se faire en une semaine minimum, ou plus. Puis il y a un examen final qui consiste en un massage complet. En général tout le monde a eu le temps de s'adapter et de se préparer. Quelques rares cas d'insuffisance, mais on le repasse le lendemain, après avoir été bien recadré par les profs.

Tout cela j'en garde un très bon souvenir, il y avait avec moi des étrangers de tous les continents (coréens, japonais, européens, sud américain, USA et deux canadiens), bien sûr quelques thailandais qui venaient là pour ensuite en faire leur job sur place.

C'était en 2010. L'année qui a suivi, j'ai continué avec un module pour le massage des pieds-jambes. Une semaine seulement, dans la même ambiance. Chaque matin à 9h, début des cours, tout le monde chante le chant en Pali pour prier Shivago, le Père du massage thai, devant une statuaire vermoulue et des photos poussiéreuses (moi l'européen, pas du tout concerné, me contentant du silence respectueux).

Dernier épisode, février 2015, j'ai participé à une session appelée "advanced thai medical massage therapy". Cinquante différentes douleurs peuvent être ainsi soulagées ou contrôlées grâce à des schémas de massages appropriés.

Vous pouvez voir le site internet du Watpo : 

http://www.watpomassage.com/2014/index.php

extait de la présentation (traduction par moi-même) : 

[à propos de nous :
Wat Phra Chetuphon, ou "Wat Po", est bien connu comme le Temple du Bouddha couché, tout en étant la première université ouverte de Thaïlande. Sous la dynastie Chakri depuis 1782, SM le Roi a restauré le Wat Po en premier monastère royal. De la grande restauration sous les roi Rama I et Rama III, le Wat Po est devenu le centre thailandais des Arts et de la connaissance où la sagesse de la médecine traditionnelle thaïlandaise et du massage ont été recueillies auprès des ancêtres et est encore connu aujourd'hui comme dépositaire de recettes à base de plantes médicaments, le diagnostic et le traitement des maladies générales, les maladies de bébé et les méthodes de guérison, des inscriptions de massage et de dessins, statues etc

Étant la base de la médecine thaie, l'école Wat Po Thai Traditional Massage médical a été ouverte en 1955 à l'intérieur du temple Wat Po. C'est la première école de médecine thaïlandaise sous l'approbation du ministère thaïlandais de l'Education. L'école offre actuellement 4 cours de base de la médecine thaïlandaise qui sont Thai pharmacie, cabinet médical thaïlandais, Thai sage-femme infirmière et massage thaï.

Wat Po TTM est reconnu dans le monde entier, et l'école de massage traditionnel est parfois référencée sous Wat Po massage. Un grand nombre de thaïlandais et des étudiants étrangers y obtiennent leur diplôme de l'école, et pratiquent le massage thaï dans le monde entier.]

********

Après cela, je me suis mis à masser mon entourage, et en 2013 et 2014, installé à Thionville dans le cadre de "rives en fête". L'activité publique est faite dans le cadre de l'auto-entreprise. Certains me demandent si je suis installé "en ville". Mais c'est trop peu d'activité, face à des charges obligées. Et je ne voudrais, ni ne pourrais pratiquer les prix habituels (souvent 50 à 60 euros l'heures) nécessaires pour survivre. Et encore à ce prix là, beaucoup de ceux qui s'y essaient disparaissent.

Le massage thai est trop peu connu en France. Il est confidentiel, accepté essentiellement par les personnes qui ont des pratiques des soins corporels, qui ont de l'attention pour leur personne, qui connaissent souvent d'autres pratiques hors la médecine "institutionnelle", aussi qui ont voyagé de par le monde.

Je rencontre bien des gens qui n'acceptent plus les certitudes figées des soins officiels, et s'ouvrent à des alternatives et des compléments à la médecine classique. Pour mon activité, je précise toujours que je ne fais pas ce que fera le médecin, mais qu'un peu de bien-être, de relaxation, de revitalisation, ne peuvent qu'être bénéfiques pour son équilibre général. Et hors de question pour moi de tenir un discours fumeux genre "new âge" qui pourrait tant plaire à ce grand nombre de gens qui ne trouvent plus dans la médecine traditionnelle, les croyances en tous genres et les idéologies, de quoi bien gérer leurs soucis quotidiens, qui se transposent souvent dans leur état de forme et de santé. Je suis de ce côté là un individu primaire qui ne veut qu'apporter du bon, sans trop chercher à l'analyser ou à l'expliquer, on entrerait vite dans des choses compliquées...

Je n'ai plus mes parents, décédés en 1995 et 2007. Je regrette de n'avoir pas pu leur apporter un peu de bienfait grâce à ce que j'ai appris depuis, les sachant usés et fatigués par l'âge et les maladies ; j'espère à travers les gens que je masse maintenant, atteindre un peu d'eux dans leur ether.

Tous les gens qui sont partis et qui m'ont été proches, je reste toujours avec eux quand je voyage, la nuit, ou quelques secondes parfois. Nous aurons encore du bonheur quand je partirai d'ici.

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